Cette rubrique reçoit les textes et témoignages de tous les enfants, adolescents qui participent à la vie de Pousse-Pousse. Certains d’entre eux échangent des courriers avec les filleuls de leurs parents, d’autres ont la chance de venir les rencontrer. Nous reproduisons ici leurs écrits tels qu’ils nous les ont confiés.

Juillet 2016 :
Elise Bourgeais (14 ans) et Capucine Clémenceau (13 ans)

Bonjour, je m’appelle Elise BOURGEAIS et j’ai 14 ans. Cet été, avec mes parents et quelques amis, nous sommes partis près de 3 semaines au Viet-Nam. Depuis 2 ans, nous parrainons un jeune garçon de 13 ans qui s’appelle Hiep, et depuis quelques mois une petite fille de 6 ans, Vy.

Bonjour, je m’appelle Capucine CLEMENCEAU, et j’ai 13 ans. J’ai le même âge que l’association car celle-ci a débuté lors de mon adoption. Ma maman n’est autre que la présidente de Pousse-Pousse. Depuis que j’ai 6 mois je me rends au Viêtnam deux fois par an avec ma maman pour l’aider. Je me suis fait des amis auxquels je tiens beaucoup et avec lesquels j’ai un lien très fort. Avec Elise nous nous connaissons depuis la maternelle et nous sommes de très grandes amies. Nous allons vous raconter notre séjour sur l’ile de Tan Thoi durant ce mois de juillet 2016. Ce que nous avons vu, ressenti… Un périple plein d’aventures et d’émotions !

Notre arrivée sur l’île

Nous partons de Saigon dans un grand bus loué par l’association. Après 3 heures de route, nous traversons le Mékong en bac pour arriver sur l’ile de LO QUANG qui comprend 6 villages. Après 10 minutes de route, nous arrivons enfin à TAN THOI.

A notre arrivée, nous avons ressenti beaucoup d’émotion en voyant tous les enfants qui nous attendaient avec impatience et beaucoup d’enthousiasme. Ils nous ont accueillis avec joie ! Mais leur sourire ne cachait pas leur immense pauvreté.

Après avoir déchargé le bus, tous – adultes comme enfants – nous ont aidé à ramener nos bagages, les cadeaux de chaque parrain pour leurs filleuls ainsi que les produits d’hygiène et de soin achetés par l’association.

Nous sommes arrivés dans la maison de Ba Tam où nous avons passé notre séjour. C’est à cet endroit que les enfants parrainés ou les futurs enfants parrainés venaient nous rencontrer.

Ba Tam nous a accueilli très chaleureusement ! C’est une personne d’un certain âge, très souriante, que les enfants respectent et aiment beaucoup. Elle leur apporte énormément.

 

La remise des lettres et des cadeaux

Après notre repas, nous nous sommes tous mis à travailler ! Nous préparions des sacs constitués de :
– 3 paquets de soupe,
– du riz, des bonbons,
– des gâteaux,
– des tubes de dentifrice,
– des cahiers,
– des brosses à dents,
– des fournitures scolaires,
– un uniforme pour aller à l ‘école,
– un kit de livres pour les enfants du CP au CM2.

Nous avons préparé plus de 220 sacs avec nos amis de TAN THOI. Petit à petit, les enfants sont arrivés. Ils ont tous rempli une feuille où ils ont écrit leur prénom, nom, adresse etc…

Nous les avons ensuite appelés chacun à leur tour afin de leur remettre leur lettre ainsi que leurs cadeaux. Isabelle, la présidente, en a profité pour leur demander s’ils travaillaient bien à l’école, et poser diverses questions sur leur famille… Cela a duré plusieurs jours. Un énorme travail d’équipe !

La remise des parrainages

Le deuxième jour, nous nous sommes rendus à la remise de l’argent des parrains. Un événement très officiel, puisque les autorités ainsi que la télévision vietnamienne étaient présentes.

Cela se passe au comité populaire dans une grande salle. Sur une estrade étaient installées des tables où Ba Tam, sa nièce Thi, et Hong Van, une amie d’enfance de Capucine, se sont placées. Hong Van appelait tous les enfants un par un dans l’ordre alphabétique, Thi récupérait leur lettre et Ba Tam leur remettait l’argent. Cela a duré toute la matinée.

La rencontre avec notre filleule HIEP (Elise)

Nous avons été très heureux de voir Hiep, de partager des moments de complicité avec lui. Nous avons pu constater tout au long de notre séjour un changement de comportement. Au début il avait un visage fermé, puis petit à petit son visage s’est éclairé d’un sourire. Il a su s’amuser et rire avec nous et avec les autres enfants. Cela a été un déchirement de le quitter mais nous le reverrons très vite.

La visite des enfants parrainés

Nous avons visité plusieurs maisons d’enfants nouvellement parrainés ainsi que celles de futurs parrainés. Il y a eu des moments très tristes car certaines familles ont une situation très bouleversante.

Les familles nous ont toujours accueillis avec gentillesse nous proposant souvent quelque chose à manger et à boire.

La religion catholique à Tan Thoi

Le Vietnam est un pays a majorité bouddhiste mais à Tan Thoi de nombreux foyers sont catholiques. La religion est très importante pour les enfants parce que bien souvent, c’est la seule chose à laquelle ils peuvent se raccrocher. Nous avons assisté à une messe. L’église est assez moderne. Le curé est aimé de tous, il est très respecté. Il y a chaque fois 4 enfants de cœur.

Dans l’église, la répartition des places est très simple, il y a d’un côté les femmes et de l’autre côté les hommes.

Les liens qui se sont noués

Durant notre séjour, nous avons passé beaucoup de temps avec sept enfants parrainés, qui ont tissé un lien très fort avec nous : Van, Dào, My, Thao, Khoa, Thoai, Khang et Thành.

Conclusion de Capucine

Cette année, en allant dans mon pays avec ma meilleure amie, j’ai constaté que mes amis vietnamiens l’avaient bien acceptée. Là-bas, malgré les différences, tout le monde peut vivre ensemble. Il suffit de se respecter les uns les autres et de s’adapter aux façons de vivre.

Nous avons passé de très bons moments. Nous avons énormément ri, et surtout beaucoup appris. Mes amis me manquent…depuis 13 ans nous grandissons ensemble, comme des frères et sœurs. Nous sommes connectés chaque jour et comme j ‘apprends le vietnamien, nous pouvons échanger et nous confier.

Je pense qu’en France, nous nous basons sur ce que l’on voit, alors qu’au Viêtnam, on cherche plutôt à comprendre l’histoire de la personne, et la personne en elle-même. C’est en tous cas ce que réalise l’association Pousse-Pousse.

Conclusion d’Elise

J’ai passé des moments extraordinaires lors de ce voyage avec ma meilleure amie. Les amis de Capucine m’ont très bien acceptée malgré notre différence de culture. Des moments que je n’oublierai jamais. Leur façon de vivre est fascinante à découvrir mais aussi très compliquée.

J’ai beaucoup appris pendant ce séjour. J’ai pu constater beaucoup de pauvreté, mais malgré cela, j’ai toujours été bien accueillie. Ils sont peut-être pauvres, n’ont pas de parents ou doivent travailler à l’âge de 15 ans mais ils ne se plaignent jamais et se contentent de ce qu’ils ont. Contrairement à nous, qui vivons dans un pays « riche », avec encore toute notre famille, nous avons une maison, de quoi manger, et malgré cette richesse, nous nous plaignons pour un rien, nous ne sommes jamais satisfaits de ce que nous avons. Cela n’est pas normal ! Je pense que nous avons beaucoup de chance d’avoir une vie comme la nôtre !

En conclusion, j’ai compris beaucoup de choses durant ce séjour ensemble et surtout que les différences de culture et de couleur de peau ne pouvaient rien changer aux liens que nous pouvons avoir avec autrui. Tout le monde est humain, tout le monde est fait de la même façon, et surtout, chaque personne est capable de ressentir des sentiments ; ensuite j’ai compris qu’il faut se contenter de ce que l’on a, et que j’ai énormément de chance d’avoir une vie comme la mienne. Les amis de Capucine, à Tan Thoi, malgré la pauvreté, malgré qu’ils aient été abandonnés, et même s’ils ne mangent pas tous les jours à leur faim… restent souriants face à toutes situations.

En espérant que tout ce que nous avons raconté vous aura touché et aidé à comprendre surtout l’utilité de l’association !

Capucine & Elise – juillet 2016