Le Vietnam a de tout temps été envahi, colonisé, et a dû se battre pour retrouver sa liberté. Après la guerre d’Indochine (1.700.000 morts), il y a eu la guerre du Vietnam (3.800.000 décès). Aujourd’hui, les habitants doivent faire face à un ennemi invisible et meurtrier qui vient s’attaquer à un pays aux infrastructures hospitalières déjà défaillantes.

Les médecins vietnamiens sont d’excellents professionnels et n’ont rien à envier à nos médecins français mais ils doivent travailler avec peu de moyens. Pour avoir rendu visite à des amis hospitalisés à SAIGON, je peux témoigner du chaos qui règne, des malades allongés sur des brancards dans les couloirs, des chambres de 11 lits. J’ai vu ma petite grand-mère qui venait de subir une intervention cardiaque, partager un lit avec une autre patiente ! Et partout, par terre, des membres de la famille qui viennent laver, nourrir, changer les malades.

Alors, quand la COVID arrive, elle dévaste tout… Les morts ne se comptent plus. Une amie médecin anesthésiste me racontait que les étudiants en médecine sont employés à ramasser les morts. Les malades meurent chez eux.

Le gouvernement fait son possible pour enrayer l’épidémie et après plusieurs confinements, les militaires ont été appelés en renfort à Ho Chi Minh pour faire respecter l’isolement.

Les rues grouillantes de scooters, de voiture, sont devenues mortes, vides, silencieuses. On ne peut plus sortir pour acheter à manger, ce sont les militaires qui déposent de la nourriture dans les maisons.

Sur les vidéos, on voit des jeunes gens s’engouffrer avec des vélos, dans les minuscules ruelles de la ville .. et ils appellent cela « DIEN BIEN PHU , SAISON 2

Les étudiants que nous arrivons à joindre sont désespérés : ils n’ont pas pu rentrer au village depuis 4 mois. Pas de travail, pas de revenus. Ils attendent, entassés dans leur minuscule petite pièce de pouvoir sortir. Ils mangent le riz et les nouilles achetés avant le confinement total… et ils ne font rien. La journée est d’une lenteur infernale. Ils se sont inscrits à l’ université mais sans aucune perspective. Les jours se succèdent aux nuits identiques, vides et sans espoir. Des jeunes adolescents de 18 ans, isolés, sans famille, avec la peur de ne plus pouvoir se nourrir.

Ces jeunes, nos filleuls, que nous avons vu grandir, lutter, étudier, pour pouvoir enfin décrocher le Graal : aller à l’université ! Apprendre encore et encore pour décrocher un emploi et espérer une vie meilleure. Ces jeunes sont là, cloitrés. Ils sont inquiets pour leur famille à TAN THOI, incertains de leur avenir. Et ont une peur panique qu’on les oublie.

 


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