Les kilomètres qui séparent Saigon de TAN THOI ont paru si longs. Et puis l’arrivée au bac, le bras de rivière qui sépare la terre de l’île. Et là bas, en face, c’est chez nous.
On attend le bateau, les pieds dans l’eau trouble et boueuse. On voudrait que le temps s’arrête comme pour savourer encore un peu notre impatience..
Pendant la traversée, le vent qui caresse notre visage emporte avec lui nos repères, nos modes de pensée. Sorte d’amnésie nécessaire pour être là, complètement et entièrement là.
Le bus s’arrête, et par la vitre, on aperçoit déjà les quelques enfants venus nous accueillir. Ce sont eux que nous avons vu grandir. Ils font partie de notre vie, entièrement.
L’espace d’une seconde, on se regarde, étonnés et surpris d’être enfin réunis… et puis les 30 mois d’absence sont balayés, les mots et les rires forment un brouhaha délicieux.
Il est grand temps de se mettre au travail, de vider les 250 kilos de jeux, fournitures scolaires et produits d’hygiène de toutes sortes que nous avons emporté dans nos valises et de faire le point sur les livraisons de vélos, peluches, jouets, livres, cahiers, vêtements que nous avons commandés en amont.
C’est un véritable challenge, en deux jours tout doit être répertorié, vérifié, rangé de façon à ce que les jours suivants, alors que les 494 enfants parrainés viendront nous rencontrer, la distribution du kit scolaire, des cadeaux, des courriers… soit fluide.
Khang, My, Luan, Giau, Toan et bien d’autres encore, ces enfants parrainés depuis bien des années avec lesquels nous sommes en contact tous les jours, nous aident. Ils connaissent bien notre façon de fonctionner et sont bien plus pragmatiques que moi.
Ils aident leurs pairs et c’est sans doute ce que je trouve de plus merveilleux ; cette chaine de solidarité qui se crée années après années.
Les deux jours passent vite, sous une chaleur étouffante que les pluies diluviennes de la mousson n’altèrent pas.
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