L’histoire de Thoai a touché beaucoup d’entre vous et grâce à un grand mouvement de solidarité ce jeune vietnamien de 22 ans, très investi dans l’association Pousse-Pousse depuis plus de 4 ans, a pu enfin réaliser son rêve : poursuivre ses études en France. Il a passé son diplôme d’ingenieur en décembre à HO CHIMINH et le 19 janvier il débarquait à Roissy.
Chaque jour est une surprise pour lui, et pour nous aussi. Ensemble, nous avons convenu d’alimenter cette petite rubrique afin de vous faire partager son parcours, ses découvertes, ses étonnements, sa vie en France.

1. Les premières découvertes

Les premiers jours ont été extraordinaires et émouvants. Tout était étonnement pour Thoai : l’eau qui coulait du robinet et que l’on peut boire, l’eau chaude de la douche, le radiateur, le frigo… Il a dû s’adapter à tout ce qui fait notre quotidien. Dormir dans un lit, sur un matelas, réchauffer un plat au micro-onde… Il aime la sensation de froid puis de chaud et encore de froid. Le jour qui s’étire à partir de fin janvier, la nuit qui tombe de plus en plus tard l’intrigue.. Au Vietnam à 18h il fait nuit et cela toute l’année. Et puis il découvre le silence, dehors.. le calme.

Les trois premiers jours ont été consacrés aux démarches administratives, et Thoai a découvert qu’en France souvent il fallait prendre rendez-vous.

2. A la recherche d un petit boulot

 Rapidement Thoai aidé de Laura une jeune marraine qu’il connait depuis 4 ans, a arpenté les rues d’Angers muni de son CV et de sa lettre de motivation à la recherche d’un emploi étudiant qui  lui semble nécessaire et incontournable lui qui a toujours vécu indépendant et autonome. Il a pu s’exercer aux entretiens d’embauche et à ce jour il travaille 12h à MAC DO le week-end, aidé par Isabelle une marraine de Pousse-Pousse.

3. L’épreuve de la conduite automobile en France

 Thoai habite à la campagne et nous avions anticipé les problèmes liés au déplacement. En 2019 il a passé son permis de conduire au Vietnam, valable en France. Il a réussi à acheter une vieille voiture afin de pouvoir aller travailler. Et là il a pu constater l’écart, le fossé, le gouffre entre les compétences demandées pour obtenir son permis au Vietnam et la réalité de la conduite en France. Les premières sorties ont été « épiques » et effroyablement dangereuses. Thoai a donc repris des heures de conduite et aujourd’hui il peut aller travailler seul.

Le jour où il a reçu sa carte grise restera sans doute un vrai beau souvenir pour lui. il lisait à haute voix  » NGO MINH THOAI propriétaire  » encore et encore comme on déguste un chocolat.

4. L’université

Thoai a commencé les cours de français afin de pouvoir obtenir le niveau B2. Autodidacte, il parle déjà de façon très fluide. Il est en niveau B1.2 à l’UCO à Angers. Il a son diplôme d’ingénieur en télécommunications en poche et aspire à entrer en L3 informatique puis poursuivre en master puis doctorat ou en master photonique et imagerie du signal.

Pour le moment il révise avec assiduité la grammaire française. Il se rend en cours en bus, connaît par cœur le réseau, les circuits et les arrêts. Nathalie sa « tatate » lui a obtenu un rendez-vous avec le directeur d’Irigo qui a la fin de l’entretien lui a obtenu une carte de bus gratuite pour une année !

5. Les petits moments de rien

Au Vietnam, Thoai n a jamais goûté à ce luxe : avoir du temps libre ! Arrivé en France, il a trouvé merveilleux ces petits moments de rien… Juste regarder par la fenêtre, prendre un café dans le jardin, écouter les oiseaux…

Ce qu’il aime par-dessus tout c’est se promener seul avec les chiens dans la campagne. Il leur parle, les fait courir et savoure cette relation aux animaux qu’il ne connaît pas.

Grâce a Fred, un parrain mordu de jardinage, Thoai a appris à semer, planter, bêcher… Attendre de voir les fleurs pousser, c est peut-être aussi pour lui s’inscrire dans du long terme. Il est rassuré de pouvoir dire  « cet été les marguerites, la sauge et la verveine fleuriront. »

Marlène, si précieuse pour nous tous, lui a appris à faire des confitures. Elle a partagé avec lui ses secrets et il est devenu imbattable pour éplucher, couper, et faire cuire les oranges et autres fruits.

Il a aussi été invité à une rencontre de foot Lille-Sco d’Angers par le directeur de l’agence du Crédit Agricole qui la pris sous son aile et lui a fait découvrir l ambiance des matchs en France.

Cette formidable solidarité émeut beaucoup Thoai. Il n’en revient toujours pas de cet élan incroyable, de cette mobilisation de tous ces inconnus pour l’aider à réaliser son rêve.

Thoai parle peu de son enfance, de sa vie d’avant. Il dit  » j’ouvre une nouvelle page du livre de ma vie  » La nostalgie, les souvenirs, les « quand j’ étais petit »  ce n’est pas pour  lui. Il apporté avec lui son éternel sourire, sa foi en l’avenir et son envie d’aider encore et encore les enfants de Tan Thoi. Il aime chaque seconde de sa vie ici : les repas de famille le soir, les feux de cheminée du dimanche, les balades à vélo dans le froid, la grasse matinée du dimanche…

Etre attendu quelque part est sans aucun doute ce qui nous rend tous vivant. Thoai, nous l’avons tous attendu depuis de si longs mois… Grâce à vous tous il apprivoise chaque jour davantage cette sensation délicieuse d’avoir enfin une place sécure et de compter pour nous tous…

Merci à vous tous !


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