Il y a quelques mois, nous vous alertions sur la situation compliquée de Minh Phuc et une cagnotte en ligne avait été créée.
Lors de notre séjour en juillet, une de nos priorités a été de rencontrer Minh Phuc, de faire connaissance avec lui et d’évaluer sur place comment nous pouvions intervenir pour améliorer les conditions de vie de ce petit bonhomme.
La maison de l’oncle et la tante qui ont recueilli Minh Phuc est très éloignée, perdue au bout de nulle part. Le sol est en terre battue, les murs s’effritent à cause de l’humidité. Il fait sombre, pas de fenêtre, une porte cassée. Petit père se cache derrière sa tante à notre arrivée.
Il est maigre, le cou enflé par les ganglions et son ventre est gonflé. Il nous regarde de ses grands yeux noirs, dans lesquels l’inquiétude se mêle à la curiosité.
Mon amie Ngoc, pédiatre à SAIGON nous accompagne. Je lui ai demandé rapidement de se mettre en contact avec les médecins de Phuc, afin d’avoir des précisions sur l’évolution de la santé de ce petit père que je n’avais encore jamais rencontré.
Elle connaît donc Phuc et sa tante.
Nous avons quelques cadeaux, un camion, des voitures, des crayons et des coloriages. Pendant de longues minutes, Phuc fera rouler le camion, en silence…Je lui tends les crayons et constate que ce petit bonhomme ne comprend pas ce que j’attends de lui. Il n’a jamais tenu de crayons. Très vite, il imite le geste et prend plaisir à mettre de la couleur partout.
Améliorer les conditions de vie et d’hygiène de Phuc nous semble depuis le départ essentiel. Recouvrir d’une chape de ciment le sol en terre battue, le carreler, repeindre les murs… en bref créer un environnement plus sain et plus agréable.
Nous téléphonons à des artisans, examinons les devis et les travaux sont prévus pour la fin de semaine. A l’issu de notre première visite Phuc est plus détendu et sourit.
La semaine suivante, les travaux ont bien avancé, la chape de ciment est posée, et les carreleurs s’affairent. La maison est déjà plus lumineuse. Phuc nous reconnaît et nous reçoit avec le sourire. Il est fier de nous montrer qu’il va avoir une chambre à lui.
Aujourd’hui, on aborde le sujet de sa scolarité. En effet, Phuc n’est jamais allé à l’école, il a 7 ans et il est important, entre autre qu’il puisse rencontrer des enfants de son âge.
La tante est un peu réticente se demandant si les enseignants vont accepter Phuc avec sa maladie. Il n’a bénéficié jusqu’alors d’aucun apprentissage.
Nous rassurons aussi la tante en expliquant que le collectif créé permettra de prendre en charge les frais de scolarité ainsi que les charges annexes.
Je lui demande » tu veux aller à l’école toi, Phuc ». Il répond avec un grand sourire » da còn muốn» oui je veux !!
A la fin de notre séjour nous sommes allés dire au revoir à la famille de ce petit bonhomme et les assurer de la continuité de notre collectif.
Il est content de nous voir.
Les nouvelles de sa santé sont plutôt bonnes, sa tuberculose ganglionnaire répond aux traitements. Bien sûr, rien n’est gagné, mais c’est encourageant.
Il s’alimente plutôt bien et raffole des briques de lait chocolaté. Actuellement il se rend à Hochiminh, en consultation une fois par mois. Phuc nous fait visiter sa maison. Tout est carrelé, les murs sont repeints.
La seconde étape peut commencer : installer des fenêtres et surtout une porte. De nouveau des devis sont faits, et il est entendu que les travaux commenceront dans les 2 semaines à venir. Il accepte de jouer avec nous, et de s’éloigner de sa tante de quelques mètres. Celle-ci est émue de voir le changement de son cadre de vie. Elle a pris rendez- vous avec le directeur de l’école et il semblerait que la rentrée scolaire soit possible pour Phuc.
Depuis notre retour, nous avons reçu des photos de sa maison. Tous les travaux ont été réalisés, et sur une vidéo on aperçoit Phuc fermer la porte de chez lui avec un plaisir immense.
Il a pris du poids et ne ressemble plus à ce petit bonhomme tout frêle, tenant à peine sur ses jambes, au regard si vide. Il sourit, parle, rit.
Je remercie le collectif qui a pu se crée en quelques jours seulement, et les donateurs qui ont participé à la réfection de la maison. Grâce à eux, grâce à mes acolytes sur place, nous avons pu mettre en acte nos promesses. On ne dira jamais assez l’importance de la concrétisation de nos paroles. A l’ère des sms qui s’envolent, des mails qui s’effacent, il est essentiel de tenir nos promesses et de rendre sa noblesse à la parole donnée. Chaque fois que nous disons à un enfant « je vais t’aider, je vais t’accompagner, je vais te prendre par la main » nous devrions réaliser le poids de ces quelques mots.
Les donateurs, les bénévoles qui accompagnent Phuc, ceux qui ont permis à Minh Thien de se faire opérer de la cage thoracique pour mieux respirer, tous nous ont permis de tenir parole.
C’est un travail sur du long terme, un travail collectif qui nous attend et je suis fière de le réaliser avec vous tous pour ce petit bonhomme né malade, orphelin dont le sourire vient nous dire l’importante de l’entraide et de la parole donnée.
L’aventure continue !
A présent, nous allons construire une douche et des toilettes pour que ce petit père puisse évoluer dans un environnement plus sain.
On compte sur vous ! Merci pour votre générosité.
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